(Article du 14/03/23)
Les salmonelles sont des agents infectieux extrêmement contagieux, touchant aussi bien les animaux que les humains. Dans le secteur de l'aviculture, ces bactéries peuvent être transmises par les volailles et par les oeufs. De nombreux points de vigilance sont pris en compte dans le plan de lutte national contre les infections à Salmonella. Revue de détails.
Le programme de lutte est basé sur un système de surveillance. Il concerne :
C'est en effet toute la difficulté des salmonelles : elles peuvent infecter l'animal et les oeufs, et donc se propager à l'élevage, mais aussi aux industriels agro-alimentaires, jusqu'au consommateur.
Les éleveurs doivent pratiquer des contrôles réguliers sur :
Afin de limiter le risque de contamination, le matériel ne peut entrer dans une unité de production sans avoir été au préalable désinfecté. De même, les oeufs de consommation et les oeufs à couver doivent rapidement être sortis de l'élevage pour être stockés, et donc protégés, dans un local distinct.
Le recours au vaccin est autorisé, mais dépend des cas de figures :
Les éleveurs doivent soumettre à un dépistage obligatoire des infections aux salmonelles du groupe 1 et 2 leurs troupeaux suivants :
Ces prélèvements doivent être faits par un vétérinaire sanitaire, désigné pour cette mission, ou un professionnel à qui il a délégué cette tâche.
C'est le préfet qui prend les mesures adéquates. En présence d'un troupeau de volailles infecté, il peut prendre un arrêté de déclaration d'infection sur le troupeau, ce qui entraîne de nombreuses conséquences, notamment :
L'éleveur doit informer immédiatement les industriels ayant pu recevoir des volailles ou des oeufs infectés afin qu'ils puissent eux-mêmes mettre en place un protocole sanitaire.
Le préfet réalise une inspection, notamment avec des investigations épidémiologiques. Il peut, suivant les résultats, prendre des mesures de biosécurités particulières vis-à-vis des établissements exposés.
L'arrêté portant déclaration d'infection est levé après :
Les éleveurs sont en effet au coeur de ce plan de lutte, étant le point de départ de la chaîne de propagation.
En cas d'infection, ils devront appliquer tout un protocole sanitaire, notamment en matière de nettoyage des locaux d'élevage, du matériel et de respect de vide sanitaire avant la reprise d'activité.
Notez que les résultats des dépistages, qu'ils soient ou non positifs, doivent être conservés au moins 3 ans, ces éléments étant susceptibles d'être réclamés par les agents de la direction départementale chargé de la protection des populations et par le vétérinaire sanitaire.
En cas de non-respect du dépistage, les oeufs issus de l'élevage pourront être retenus sur le site de l'établissement ou au couvoir, ou dirigés sur ordre du préfet vers un établissement agréé pour la fabrication d'ovoproduits pour y subir un traitement thermique assainissant jusqu'au résultat favorable d'une série de contrôles renforcés. Les frais d'analyses seront alors à la charge de l'éleveur.
Infections à Salmonella : mise en place d'un programme national de lutte - © Copyright WebLex