(Article du 28/08/23)
Au cours de l'épidémie de Covid-19, le Gouvernement a ordonné la fermeture administrative de certains commerces. Bien que temporaire, cette mesure a pu générer des difficultés de trésorerie, conduisant certains commerçants à récupérer, par anticipation, la TVA figurant sur des factures non encore acquittées... Une décision qui peut être aujourd'hui synonyme de redressement fiscal...
Durant la crise sanitaire liée à l'épidémie de coronavirus (Covid-19), certains commerçants ont été contraints de fermer, temporairement, leurs établissements.
Pour les soutenir, le Gouvernement a notamment demandé aux bailleurs des locaux exploités de renoncer à percevoir certains loyers. Pour autant, il ne s'agissait là que d'une mesure incitative, non contraignante, que certains bailleurs ont ignoré.
Les commerçants concernés ont donc pu recevoir des factures de loyers qu'ils n'ont pas pu régler en intégralité par manque de trésorerie, du fait de la fermeture administrative imposée par le Gouvernement.
Une situation qui a poussé certains de ces professionnels à récupérer, par anticipation, la TVA figurant sur ces factures de loyers non encore acquittées, dans le but de maintenir un peu de trésorerie.
Comment ? En mentionnant sur leurs déclarations de TVA les montants de TVA déductible figurant sur les factures non acquittées au titre de la période concernée par les déclarations en question.
Une déduction anticipée qui, selon un sénateur, pourrait aujourd'hui être remise en cause par l'administration fiscale et qui pourrait la conduire à appliquer aux commerçants contrôlés une majoration de 40 % pour manquement délibéré, alors même que les factures visées ont finalement été intégralement payées.
Pour éviter cela, il demande au Gouvernement de tenir compte des circonstances exceptionnelles induites par la crise sanitaire et donc, d'accorder une mesure générale de tempérament, empêchant ainsi l'administration fiscale d'appliquer cette majoration.
La réponse est négative ! Le Gouvernement estime, en effet, qu'il n'est pas souhaitable d'appliquer une mesure générale de tempérament. Il précise en revanche que les commerçants concernés pourront se rapprocher directement de l'administration fiscale pour déposer une demande de remise gracieuse de majoration.
Il appartiendra ensuite aux services fiscaux d'examiner chaque situation au cas par cas pour déterminer s'il y a lieu, ou non, d'accéder à la demande de remise.
Majoration de 40 % pour déduction anticipée de TVA : mais c'était la crise ! - © Copyright WebLex